L'Open Innovation (innovation ouverte) ou comment concevoir des solutions durables grâce à la collaboration

  • Par Infos Domino
  • mai 30, 2023
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Notre société tout entière est confrontée à un défi unique qui ne peut pas être relevé de manière isolée. La voie vers le développement durable est jalonnée de problématiques économiques, sociales et environnementales. Les divers acteurs doivent coordonner leurs efforts et collaborer, malgré des objectifs à court terme potentiellement conflictuels, pour éviter que la croissance et l'innovation dans un domaine aient un impact négatif imprévu sur d'autres domaines.

Cette nécessité est particulièrement évidente en ce qui concerne la conception de solutions d'emballage durables, qui requiert une collaboration de l'ensemble de la chaîne de valeur : fabricants, fournisseurs d'emballages, fournisseurs de solutions de codage et de marquage, distributeurs, utilisateurs finaux et sociétés de recyclage. Même si chaque acteur de cet immense écosystème possède un domaine d'expertise propre, les entreprises doivent aller au-delà de l'innovation « locale » afin de gérer la complexité, l'échelle, la standardisation et les changements comportementaux nécessaires pour résoudre un problème au niveau du système, comme l'explique Lee Metters, Group Business Development Director chez Domino Printing Sciences .

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Le paradoxe du développement durable

Dans leur article intitulé « The Facets of the Sustainability Paradox »[i] (Les facettes du paradoxe du développement durable), Argento, Broccardo, et Truant décrivent comment, même au sein d'une seule organisation, on trouve différentes interprétations de la notion de durabilité en fonction du rôle et des perceptions de chacun. Ils affirment que ces interprétations affectent la manière dont la durabilité est implémentée et suivie, et ils soulignent l'importance d'établir une compréhension et des attentes communes concernant les trois facettes du développement durable : financière, sociale et environnementale.

Partons du principe que le concept de développement durable présente des difficultés au sein d'une seule et même organisation. Dans ce cas, au niveau macroéconomique, il est évident que la conception de solutions d'emballage durables va nécessiter une collaboration élargie, et ce pour plusieurs raisons :

Complexité : L'industrie des emballages est complexe, puisqu'elle englobe les fabricants, les fournisseurs, les distributeurs, les consommateurs et les recycleurs. Pour élaborer des solutions durables, tous ces acteurs doivent travailler vers un objectif commun. Ce qui constitue un véritable défi quand on sait que la plupart du temps, l'efficacité des efforts individuels échappent au contrôle direct des entreprises. Par exemple, alors que les marques doivent de plus en plus assumer la responsabilité des emballages mis sur le marché, elles n'ont que peu de contrôle sur les pratiques de gestion et de recyclage des déchets ou sur le comportement des consommateurs une fois l'achat effectué.

Standardisation : Les emballages durables nécessitent une évolution de l'ensemble de l'industrie des emballages vers des matériaux plus respectueux de l'environnement, ce qui implique des mesures de standardisation à l'échelle du secteur. En l'absence de collaboration ou de consensus sur la définition des emballages durables et sur les méthodes pour atteindre cet objectif, il y a un risque de confusion, de duplication des efforts et de messages contradictoires.

Il est également nécessaire d'arriver à un consensus plus large concernant la définition du concept de durabilité. Comme l'explique Dominic Oughton, Principal Industrial Fellow à l'Institute for Manufacturing de l'université de Cambridge et dirigeant de l'Open Innovation Forum : « Les distributeurs se sont lancés dans une croisade contre les emballages plastiques. Il s'agit bien sûr d'une initiative louable, mais qu'il faut pondérer en tenant compte de l'impact potentiel sur le gaspillage alimentaire et sur le coût carbone des COV (composés organiques volatils) dans les aliments, qui est en grande partie invisible. L'effort global de durabilité est compromis si la décision d'économiser 10 grammes d'emballage risque d'entraîner la perte d'un kilo de fruits. »

Échelle : L'industrie des emballages est vaste et mondiale. Produire des emballages durables à grande échelle est un véritable défi qui requiert une bonne collaboration entre les régions et les acteurs. La collaboration aide les organisations à partager les meilleures pratiques, à exploiter les économies d'échelle et à booster l'innovation.

Comportement des consommateurs : Les consommateurs jouent un rôle clé dans le succès des emballages durables. Ils doivent être conscients de l'importance de ce rôle, comprendre comment recycler et mettre au rebut les emballages et ils doivent être disposés à payer pour les emballages durables. La collaboration entre les industriels et les autres acteurs, comme les gouvernements et les ONG, peut contribuer à éduquer et encourager les consommateurs afin qu'ils adoptent des comportements plus durables.

Qu'est-ce que l'Open Innovation (innovation ouverte) ?

L'Open Innovation, c'est d'abord un état d'esprit, ouvert au partage et à la réception d'informations, ouvert à la collaboration avec les individus, les entreprises, les institutions, dans le but d'avancer vers des objectifs communs. Cela consiste à partager les connaissances et les informations en rapport avec les problèmes, et se tourner vers des personnes extérieures à une entreprise ou à une organisation pour trouver des solutions et des suggestions.

Le concept d'Open Innovation peut aller à l'encontre des pratiques économiques traditionnelles, selon lesquelles les connaissances et l'expertise internes sont généralement perçues comme un avantage concurrentiel ou comme de la propriété intellectuelle, et qui gardent les innovations secrètes et confidentielles. Pourtant, l'Open Innovation est essentielle en matière de développement durable. Les problèmes et les solutions doivent être abordés dans le contexte de la chaîne de valeur tout entière si l'on veut changer les choses dans l'intérêt de tous.

Un rapport récent publié par Bain & Co et le Forum économique mondial sur la transformation du système agroalimentaire au niveau mondial insiste sur le fait qu'une « collaboration engagée » est indispensable pour « appliquer à grande échelle les modèles de démonstration prometteurs et réaliser l'ambition collective visant à créer de meilleurs systèmes alimentaires plus rapidement ».

Dans son analyse des sept exemples de pays précurseurs en la matière, le rapport indique : « Les défis du système alimentaire actuel nécessitent de jouer simultanément sur de nombreux leviers, y compris les politiques gouvernementales et les outils associés, les partenariats public-privé, les financements, les innovations technologiques, les actions des entreprises et les coalitions entre les différentes parties prenantes. Les profils des pays précurseurs sont de précieux exemples de changements à grande échelle appliqués au niveau d'un pays. Collectivement, ils démontrent le potentiel de ces leviers appliqués en tandem et de manière urgente pour accélérer la transformation des systèmes alimentaires menée par les pays. »

L'Open Innovation grâce à la collaboration

Un exemple pratique d'Open Innovation est dirigé par l' de l'université de Cambridge. L'Open Innovation Forum est un consortium d'entreprises du secteur agroalimentaire qui se réunissent pour partager des idées et des innovations, et envisager des approches collaboratives visant à résoudre les problèmes. Ce groupe comprend des acteurs majeurs du secteur agroalimentaire mondial, y compris des fournisseurs d'ingrédients et de matériaux, des fournisseurs de technologies, des propriétaires de marques, des distributeurs et des sociétés spécialisées dans la gestion et le recyclage des déchets.

Dominic Oughton commente l'intérêt de ce forum : « Un des grands facteurs de réussite de ce Forum est le fait qu'il rassemble différentes perspectives tout au long de la chaîne de valeur. De prime abord, on ne comprend pas nécessairement pourquoi cela est important. Et puis on commence à réfléchir aux grands défis liés au développement durable. C'est un problème de système qui, par définition, ne peut pas être résolu définitivement et individuellement entre deux acteurs du système. »

La transition vers les emballages durables est un défi auquel nous sommes tous confrontés, mais à l'échelle individuelle, chacun est responsable d'une toute petite partie du problème. Il est facile pour les entreprises individuelles de proposer des changements susceptibles d'avoir des impacts globaux négatifs. Pour Domino, le fait de travailler avec l'Open Innovation Forum offre un point de vue élargi et des contacts tout au long de la chaîne logistique afin de développer des solutions au problème de la durabilité. Cela serait quasiment impossible si nous devions le résoudre tout seuls. Faire partie d'un groupe où ces sujets sont abordés et où les entreprises peuvent entendre d'autres points de vue et suivre l'évolution du secteur est essentiel pour réussir à gérer ces problèmes mondiaux.

Emballages durables en cours de développement

Parmi les questions activement étudiées au sein de l'Open Innovation Forum, on trouve des aspects liés à l'adoption de nouveaux matériaux d'emballage, comme les matériaux compostables et recyclables. Ces aspects englobent notamment :

  • La nécessité de s'assurer que l'emballage se comporte comme prévu, sans impacter la durée de conservation du produit ;
  • La nécessité de s'assurer que l'emballage peut être traité et géré par les technologies de fabrication sur les lignes de production ;
  • La nécessité de former les consommateurs pour qu'ils mettent les emballages au rebut correctement lorsqu'ils arrivent en fin de vie ; et
  • La nécessité de s'assurer que le matériau peut effectivement être géré correctement par les entreprises de gestion et de recyclage des déchets.

Les difficultés liées aux nouveaux systèmes d'emballage sont également étudiées, y compris les systèmes de consignes pour le recyclage et les emballages sous consigne rechargeables. Ces nouveaux systèmes nécessitent de faire évoluer la conception et la gestion des emballages, la technologie et les systèmes afin d'assurer la traçabilité des emballages tout au long des chaînes logistiques. Ils nécessitent aussi de nouvelles solutions créatives pour coder, marquer et étiqueter les produits en vue de faciliter leur utilisation et leur mise au rebut. Dans tous les cas, il est impératif que les marques, les fournisseurs d'emballages, les distributeurs et les partenaires technologiques du secteur agroalimentaire collaborent efficacement.

Pour réussir, tous les acteurs de la chaîne de valeur des emballages doivent travailler ensemble pour créer et valider des solutions interopérables (et pas propriétaires) au moyen d'une architecture ouverte à tous.

Conclusion

Les objectifs de durabilité ne peuvent pas être atteints de manière isolée. Pour résoudre ce problème à l'échelle du système et faire une réelle différence, nous devons aller au-delà de nos propres entreprises et travailler en réseau avec les acteurs de l'ensemble de la chaîne logistique. C'est cette ouverture qui nous permettra de trouver des solutions viables sur le plan sociétal, économique et en termes de rentabilité, tout en veillant à ce que les progrès accomplis dans un domaine ne nuisent pas aux processus en aval.

[i] https://www.emerald.com/insight/content/doi/10.1108/MEDAR-10-2020-1051/full/html.

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